vendredi 17 janvier 2014

Ecrevisses et scooters éléctriques

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Vendredi matin. Il est 11h30 quand mon téléphone se décide enfin à sonner. A l'autre bout de la ligne, la voix du kuaidi (coursier) est à moitié couverte par le bruit de la circulation. Je comprend malgré tout le principal: le coco sera en bas de chez moi dans 2 minutes avec mon colis. J'échange mon pyjama molletonné collection automne-hiver contre un jeans et un blouson (pudeur bien superflue par ici), et je descends les quatre étages qui me séparent du pavé.

Le coursier est bien là, clope au bec, les fesses sur le siège de son scooter électrique, les jambes empêtrées dans une marée de colis. Je m'approche et réclame mon due, qu'il me tend sans un mot. Avant de faire demi-tour pour retourner dans ma cage d'escalier, je lui fais par de mon mécontentement: selon le suivi du colis sur internet, celui-ci aurait du me parvenir la veille au soir. Mon coursier, compréhensif, me gratifie d'un grognement, puis replonge dans le trafic.

Vêtements, électronique, meubles, café, shampoings ou chips, les colis arrivent chaque semaine, chaque jour, déposés par les kuaidi comme des offrandes. Geste répété cent fois, j'ouvre le colis, balance le carton et le papier bulle dans la poubelle la plus proche, et rentre chez moi avec ma proie. L'excitation me fait oublier la plainte de mes poumons de fumeur, qui n'apprécient pas les 87 marches de mon immeuble à leur juste valeur.

J'analyse l'offrande du jour. Deux tupperware emballés sous vide, chacun contenant des crevettes cuisinées prêtes à réchauffer, des écrevisses d'un côté, et des grosses crevettes blanches dont je serais bien incapable de donner le nom en français (le nom chinois semblerait être 琵琶虾) de l'autre. Un sachet de sauce, une demi douzaine de gants en plastique et un prospectus complètent le tableau. 

11h45, en Chine, c'est déjà presque trop tard pour prendre son déjeuner. Pas de chichis, nous ouvrons les tupperware et réchauffons les pauvres bêtes dans le wok en y ajoutant la sauce. Comme nous ne sommes pas des barbares, je jette un peu de riz dans l'autocuiseur pour accompagner le tout. Malheureusement, il n'arrivera qu'après la bataille. Malgré dix minutes de pleurs et de reniflements à cause du piment, l'expérience est concluante, c'était une bonne adresse! La prochaine fois, on essayera le canard laqué? 

On l'aura compris, je parle ici de mon expérience de l'achat sur internet en Chine. Le commerce en ligne est un secteur qui a connu une croissance énorme depuis quelques années, grâce à des sites comme Taobao, des services comme Alipay, des kuaidi efficaces.

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